Notes
et mémoires (1966) - Travaux de GUÉRIN,
ENAY,
DAVID, MONGEREAU, WALTER, MATTEI
147 p., 31 fig., 4 pl.
Sommaire
C.
GUÉRIN - Diceros douariensis nov. sp., un
Rhinoceros du Mio-Pliocène de Tunisie du Nord.
abstract
R.
ENAY - L'Oxfordien dans la moitié sud du Jura français.
Étude stratigraphique. résumé
L.
DAVID, N. MONGEREAU, B. WALTER - Quelques précisions
sur les formations quaternaires du plateau de Louze au
Sud de Vienne (Isère). résumé
J.
MATTEI - Technique de reproduction des sutures cloisonnaires
d'ammonites par photographies d'empreintes au latex. résumé
Résumés
C.
GUÉRIN - Diceros douariensis nov. sp., un
Rhinoceros du Mio-Pliocène de Tunisie du Nord
Abstract
- In 1934 some rhinoceroses' remains of the miopliocene
age, wich may belong to two individuals at least, were
discovered in the Douaria iron-mine (North Tunisia), The
same year they had been determined as Rhinoceros pachygnathus
Wagner and mentioned on a short list of fauna by F. ROMAN
and M. SOLIGNAC. No description was ever published though
this species has never been so far recorded in Africa.
The
present study gives a detailed description of these remains.
They are also compared with the two known species of the
Diceros genus, the D. pachygnathus of the
miopliocene age of Europe and the D. bicornis of
the Pleistocene and Present of Africa.
The
Douaria rhinoceros indubitably belongs to the Diceros
genus. However it presents enough characters to be singled
out as a particular species, D. douariensis nov.
sp. To some extent the new species would allow one to
fill the gap that is found, both in space and time, between
the two already known species of the Diceros genus.
R.
ENAY - L'Oxfordien dans la moitié sud du Jura français.
Étude stratigraphique
Le
sujet traité concerne le seul étage Oxfordien
; à l'origine son objet était plus vaste,
au moins dans son volume stratigraphique ; il englobait
tout le Jurassique supérieur (sauf le Purbeckien)
du Jura méridional.
Il
est apparu bientôt qu'un tel sujet, par son ampleur,
ne cadrait pas avec les nécessités actuelles
de la stratigraphie ; celle-ci est fondée essentiellement
sur les faunes d'ammonites et exige l'étude détaillée
de tout le matériel recueilli ou en collection.
Au contraire de l'Oxfordien, la série calcaire,
souvent corallienne, de la partie supérieure du
Malm (Kimméridgien - Portlandien) demandait la
mise en uvre de méthodes différentes.
En
conséquence, le sujet a été réduit
au seul Oxfordien, mais il s'agit de l'Oxfordien dans
l'acceptation originale de A. d'ORBIGNY et de W. J. ARKELL
: il inclut l'Argovien et le Rauracien de l'enseignement
français classique, l'Argovien, le Rauracien et
le Séquanien inférieur des géologues
helvétiques. En compensation le domaine étudié
est étendu vers le Nord jusqu'à atteindre
les faciès coralliens de l'Oxfordien (Glypticien)
de la région salinoise.
Une
partie des résultats acquis au cours de 8 années
de recherches a fait l'objet de publication, en particulier
à l'occasion du Colloque du Jurassique tenu à
Luxembourg en 1962 et dans les "Nouvelles Archives
du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon". Ici,
est présentée la synthèse des conclusions
auxquelles je suis arrivé.
L.
DAVID, N. MONGEREAU, B. WALTER - Quelques précisions
sur
les formations quaternaires du plateau de Louze, au Sud
de Vienne (Isère)
Étant
généralement meubles, les terrains quaternaires
présentent comme première difficulté
d'étude la rareté des coupes suffisamment
fraîches. Aussi leur épaisseur ou même
leur constitution réelle sont souvent inconnues,
la surface toujours altérée étant
assez différente de la partie profonde.
L'ouverture
de l'autoroute A7 dans la région de Vienne (Isère)
permet d'apporter quelques précisions sur une formation
quaternaire s'étendant depuis Vaugris-gare jusqu'à
Péage-de-Roussillon (Isère). La tranchée
de l'autoroute entame les terrains sur plusieurs centaines
de mètres de longueur et sur une dizaine de mètres
d'épaisseur, en deux endroits :
- Au Sud de Vienne, entre Vaugris-gare et le poste de
péage autoroutier de Reventin.
- À l'Est d'Auberives-sur-Varèze, sur le
plateau de Louze.
J.
MATTEI - Technique de reproduction des sutures cloisonnaires
d'ammonites par photographies d'empreintes au latex
Dans
l'étude de populations d'ammonites comportant un
grand nombre d'individus, il est indispensable d'employer
un procédé rapide pour relever le dessin
des sutures. De plus certaines analyses nécessitent
que soient correctement restituées les incisures
de détail des lobes et des selles.
Les
diverses méthodes que j'ai initialement utilisées
se sont avérées d'une application souvent
délicate et d'une efficacité inégale.
Les meilleurs résultats ont été obtenus
soit par le procédé de C. NICOLESCO (1),
soit par l'utilisation de montages optiques donnant sur
dépoli (ou sur calque) une image de grandissement
constant, quelles que soient les manipulations subies
par l'objet ; ce dernier étant placé sur
un support mobile intégré au système.
Ces
techniques ne se prêtent guère à de
multiples relevés et particulièrement à
un travail en série.
Dans
de nombreux cas, les reports obtenus montrent des inexactitudes
gênantes : les incisures terminales sont fréquemment
non décelables par suite des desquamations superficielles
subies par le fossile. Certaines digitations de la suture
correspondent en effet à des inflexions considérables
de la cloison qui se raccorde aux parois de la coquille
en formant des angles très aigus. La moindre altération
du moule interne à ces niveaux se traduit par un
écaillage de l'extrémité des folioles.
Les dessins obtenus par coloration du sillon sutural (base
du procédé de C. NICOLESCO) ne restituent
souvent que la limite des parties tronquées et
non le contour véritable.
Pour
l'analyse des sutures complexes où existe un véritable
enchevêtrement de différentes terminaisons
lobaires, ces insuffisances dans la qualité du
report gênent beaucoup dans l'interprétation
et peuvent conduire à des erreurs.
Divers
essais tentés avec des produits pour moulage m'ont
permis de mettre au point une technique inspirée
des précédentes, mais d'une plus grande
facilité d'emploi. Elle fournit des tracés
dont la précision est nettement supérieure
à celle obtenue par les autres méthodes
expérimentées.
Elle
est basée :
- sur les particularités de polymérisation
de certains latex ;
- sur l'utilisation pour la photographie d'éclairages
obliques ou rasants qui soulignent les moindres irrégularités
de surface du corps opaque de moulage, alors que dans
l'emploi du collodion c'est la transparence de l'empreinte
qui permet le cliché.
Ce
procédé a été essentiellement
appliqué à l'analyse de moules pyriteux,
mais il a été également utilisé
pour des fossiles calcaires ou phosphatés. Il m'a
permis au départ l'examen des sutures très
divisées de Lytoceratidae (pl. I, II, IV)
et il a été employé couramment depuis
1961 par plusieurs chercheurs de D.E.S. dans des études
de populations.
(1)
Voir C. NICOLESCO, 1921 - Étude sur la dissymétrie
de certaines ammonites. Thèse Fac. Sc. Paris,
1921. L'auteur donne dans cet ouvrage un historique des
diverses publications traitant des techniques de reproduction
des lignes de suture. Parmi les notes parues ultérieurement,
on peut citer E. BASSE, 1930 : Procédé simple
permettant de reproduire des cloisons d'ammonites et de
nautiles. Bull. Soc. géol. Fr., (4), 30,
p. 269-271.